UN MUSICIEN FRANÇAIS A LA RENCONTRE DES MUSICIENS ET DES MUSIQUES DE TAIWAN
Arnaud Lechat, chanteur, compositeur, multi instrumentiste et auteur de films documentaires part pour Radio Taïwan International, à la rencontre des musiciens et des musiques de Taïwan. Des derniers Nakashis aux joueurs de bombardes en passant par les musiciens des morts, des chanteurs d’opéra traditionnel aux voix hakkas et aborigènes, le champs d’investigation s’annonce immense…
Pour comprendre la
musique hakka, il faudrait savoir ce que le terme « hakka » veut
dire, qui ils sont exactement, d’où ils viennent, comment ils sont arrivés à
Taïwan. Ils se sont installés dans les zones montagneuses de Taïwan. Pourquoi ?
Ils ont développé un théâtre chanté du thé, ils sont connus pour leur chants
des montagnes et pratique une musique qui ressemble au beiguan appelée kejia
bayin, les huit sons des hakkas. Tout cela mérite des explications.
Épisode 7 - Réflexions sur les chants de séduction des cueillettes du thé, world music et culture Hakka 第七輯 ﹕相褒歌﹐世界音樂﹐客家山歌
Pour ce dernier épisode, je retourne là où notre cycle
consacré au thé et à ses musiques a commencé, c’est-à-dire à Muzha, sur les
hauteurs sud de Taïpei. Muzha, terre du thé muzha tyieguanyin où il fait bon
prendre un thé, se relaxer loin du bruit et de la pollution de la capitale.
Nous avons fait du chemin depuis notre premier épisode et
rencontré bien des gens que je remercie vivement pour nous avoir fait découvrir
un nouveau monde à Taïwan, celui du thé et de ses musiques. Madame Ma Li-Ying
et ses amies du parc, Monsieur Lin Jin’Cheng, son épouse, Monsieur Huang de
Ping Lin ainsi que madame Huang Wang Ju-Ying. Nous y avons parlé des poèmes
classiques sur le thé des dynasties Tang et Song mis en chanson avec la
guitare-lune et des chants de séduction de la cueillette du thé, chants qui
sont sur le point de disparaître. Mais la musique concernant le thé ne se limite pas qu'à cela à en juger la "world music" et les chants des montagnes des Hakkas.
Épisode 6 - Rencontre avec madame Huang Wang Ju-Yi, chanteuse et compositrice de chants de séduction des cueillettes du thé 第六輯 ﹕我們去坪林﹗會唱相褒歌黃王菊英的探訪
Cette semaine nous continuons notre cycle consacré aux
musiques de séduction autour du thé et plus particulièrement aux « siu bo
gua » en langue min’nan, c'est-à-dire aux chants de séduction de la
cueillette du thé. Les cueilleuses de thé répondaient aux chants des cueilleurs
pendant la récolte et vis-versa se séduisant les uns aux autres en chantant.
Nous sommes toujours avec monsieur Lin Jin-Cheng qui de patron d’un magasin de
petits-déjeuners le matin part l’après-midi vers sa passion :
l’enregistrement de ces chants des montagnes en langue min’nan devenus très
très rares. Après avoir rendu visite à monsieur Huang, théiculteur dont le
visage s’illumine dès qu’il se met à chanter, nous continuons notre voyage à
Pinglin au nord est de Taïwan et nous nous rendons cette fois dans le
centre-ville chez une autre amie de Monsieur Lin qui sait encore chanter ce
genre de chants.
Épisode 5 - Rencontre avec monsieur Huang Shi-Ben, théiculteur pour un cours de chant 第五輯 ﹕做茶葉黃世本先生的探訪
La semaine dernière, nous étions en compagnie de monsieur
Lin Jin-Cheng qui de patron d’un restaurant de petits-déjeuners le matin, se
transforme l’après-midi en collecteur ethnomusicologue, parcourant les
montagnes pour immortaliser sur la bande cette culture musicale presque
disparue que sont les xiubogua : les chants de séductions des cueillettes
du thé. Monsieur Lin nous emmène en voiture jusqu’à la petite ville montagneuse
de Pinglin au nord-est de Taïwan chez monsieur Huang She-Ben, théiculteur de
son état. Nous arrivons.
Épisode 4 - Rencontre avec monsieur Lin Jin-Cheng, collecteur des chants de cueillette du thé 第四輯 ﹕我們去坪林﹗林金城先生的探訪
Cette semaine nous continuons notre cycle sur la musique et
le thé et nous avons rendez-vous, comme je vous l’ai dit la semaine dernière
avec monsieur Lin Jin-Cheng.
Monsieur Lin jin-Cheng m’attend dans son établissement qui
vend des petits-déjeuners, à Xizhi ! Eh oui, qui aurait pu s’imaginer que
ce petit magasin de petits-déjeuners au bord d’une route de banlieue passagère
avait comme propriétaire un passionné de la langue min’nan qui se transforme en
collecteur de chant de séduction des cueillettes du thé l’après-midi et va
parcourir les montagnes à la recherche de personnes sachant encore ces chants
pratiquement disparus. Vraiment Taïwan ne laisse jamais de surprendre.
Épisode 3 - Rencontre avec l'artiste Ma Li-Ying 第三輯 ﹕藝術家馬麗英的探訪
Cette semaine, nous retrouvons l’artiste Ma LiYing, éprise
du thé et comme nous, je vous invite à
écouter l’émission avec une tasse de thé dans la main ...
.... Grâce à Ma LiYing, nous en savons plus sur le thé et nous
avons de précieuses informations sur de vieilles dames connaissant les chants
de séduction de la cueillette des thés et sur un collecteur de chants original.
Je décide d’abord de revenir la semaine dans le parc très tôt le matin pour
pouvoir rencontrer les vieilles dames dont vient de nous parler Ma LiYing.
Épisode 2 - Rencontre avec l'artiste Ma Li-Ying 第二輯 ﹕藝術家馬麗英的探訪
Cette semaine, nous retrouvons l’artiste Ma LiYing, éprise
du thé. Elle se prépare à nous interpréter une de ses compositions sur le thé accompagnée de sa
guitare-lune à deux cordes, je la suis de ma flûte kaval.
Épisode 1 - Interrogations sur le thé et visite à une amie 第一輯 ﹕茶音樂的尋思﹐探訪一個朋友
Me voilà reposé désormais, le son de la nature de muzha,
celui du guqin et l’odeur du thé me donne à imaginer la vie des plantations de
thé avant la mécanisation, on devait bien y chanter, les femmes, les hommes
devaient s’appeler de montagnes en montagnes comme dans les régions reculées de
la Chine.
Il y a des paroles de chansons de la cueillette de thé dans
les livrets de chant mais curieusement je n’ai pu trouvé donc entendre aucun
enregistrement, aucun CD. On parle de chansons des montagnes, plutôt des
chansons des montagnes de la minorité hakka du sud de Taïwan mais qu'en est-il
des Hans, des gens de langue min’nan ?
Personne ne peut me renseigner, personne ne sait si ça
existe encore, les théiculteurs et les cueilleuses rencontrés me disent
« avant oui maintenant on ne sait pas » ou des fois on me dit que
oui, il faut aller dans les montagnes mais voir qui ? Demander à
qui ? Peut-être n’étais-je pas au bon endroit avec les bonnes personnes.
Je décide d’aller voir mon amie Ma Li-Ying. Ma Li-Ying est une
artiste que la nature a doté de tous les dons. Femme distinguée et élégante,
elle manie aussi bien le pinceau de calligraphie que la guitare lune à deux
cordes, elle récite aussi bien les poèmes de la dynastie Tang qu’elle compose
elle-même. Et si je vais la voir, c’est qu’elle est une amoureuse maîtresse du
thé à qui elle dédie chansons et poèmes. Elle seule peut nous éclairer.